La France comptait près de 40.000 avocats en 2004, ils sont plus de 68.000 aujourd’hui dont plus de la moitié à Paris.
Près d’un tiers des avocats quittent le métier avant dix ans de carrière et d’après l’enquête menée en 2018 par l’Union des jeunes avocats de Paris (UJA) et HEC Junior Conseil, « plus de 60 % des avocats qui exercent depuis moins de deux ans n’envisagent pas d’être avocats toute leur vie à cause du stress, de l’ingratitude du métier, de l’épuisement », révèle l’ancien président de l’UJA, Frédéric Perrin.
Les sources de stress sont en effet multiples dans cette profession : le poids des responsabilités, la surcharge de travail liée aux situations d’urgence, le changement permanent de la jurisprudence et des réglementations, le stress pré-plaidoirie, le stress post-plaidoirie dans l’attente du délibéré, les amplitudes horaires, les situations de conflits ou encore la gestion de la vie professionnelle et de la vie personnelle… Libéral et indépendant par nature, l’avocat doit alors trouver des ressources personnelles pour faire face à ces stress récurrents.
Pour la première fois, cette année, l’Ecole de formation professionnelle du Barreau de Paris (EFB) a pris l’initiative de mettre en place des ateliers pratiques de sophrologie sur la gestion du stress afin de sensibiliser en amont les futurs avocats.
J’ai eu la chance d’être sollicitée en tant que Sophrologue pour participer à ce projet prévu de mi-avril à début mai.
Ce n’est pas ma première expérience d’atelier en gestion du stress dans une école supérieure. Partager la Sophrologie au plus grand nombre et améliorer le bien-être est mon objectif quotidien en tant que thérapeute. En séances individuelles ou en groupe, il n’y a pas d’âge pour apprendre à gérer ses émotions, ses angoisses ... et son stress.
Ces ateliers étaient organisés initialement en présentiel au sein des différentes antennes de l’EFB (Issy-les-Moulineaux, Créteil et Bobigny) mais le confinement et le covid-19 sont passés par là.
Nous nous sommes adaptés en proposant des sessions via visio-conférence pour permettre la continuité pédagogique. Cet atelier prenait de surcroît tout son sens avec la situation stressante et anxiogène du moment.
Compte tenu du nombre conséquent de sessions (34 au total), j’ai sollicité des collègues Sophrologues pour m’épauler et ainsi créer une équipe « Sophro » dynamique et investie. Le module proposé s’est basé sur un support commun pour les grandes lignes tout en étant personnalisé en fonction des intervenantes.
L’objectif pédagogique était double :
Durant ces 2 heures, apports théoriques, temps d’échanges et exercices de Sophrologie se sont succédé. Les étudiants ont donc pu appréhender et tester des exercices de respirations contrôlées, de relaxations corporelles et de visualisation positive.
L’importance dans la gestion du stress est de prendre conscience de son état (déséquilibre entre les contraintes imposées et les ressources pour y faire face), d’être à l’écoute de soi (les symptômes du stress : physiques, émotionnels, comportementaux…) pour adapter son comportement (ne pas subir) et ne pas laisser s’installer un stress chronique dangereux physiquement et mentalement pour soi.
En ces temps compliqués de confinement, de déconfinement, de peurs et d’angoisses par rapport à l’avenir, la résonnance de ces séances fut d’autant plus forte.
Les retours en fin de cours sont positifs et nous espérons que les étudiants garderont en tête les pratiques proposées et les signaux d’alerte à ne pas négliger.
Je tiens particulièrement à remercier :
Ainsi que les étudiantes et étudiants pour leur attention et leur participation.